L'exploitation actuelle de cette culture...
Mais que nous reste-il de cette culture bressane?
Une culture qui tend à disparaître..?
Si cette culture tend à disparaître dans la vie de tous les jours, elle n'en reste pas moins très présente dans les esprits des anciens et de la génération de nos parents qui, eux assistaient déjà, étant enfant, à la lente agonie des moeurs d'autrefois. Toutefois, la nostalgie des temps anciens voit naître de nombreuses associations ayant pour but de préserver différents aspects du patrimoine culturel bressan comme le patois, le folklore... Effectivement, de nombreuses associations participent activement à la conservation du patrimoine culturel bressan. On compte un bon nombre de groupes patoisants, comme l'association « les viriatis et le patois de Bresse » ou encore le groupe de patois de Saint-­Etienne du Bois, ayant pour objectif la sauvegarde du patrimoine oral. Ces derniers donnent des cours aux plus jeunes pour leur permettre de parler le patois (ou simplement le comprendre), Certains se retrouvent régulièrement, afin de se faire plaisir : parler le patois. D'autres personnes choisissent de se rassembler pour créer des groupes folkloriques reprenant les chants et danses traditionnels, en costumes et les instruments d'époque. Notons, le cas du groupe « Vouv' tia Vénou » qui se produit régulièrement dans la région ayant pour but d'éduquer les jeunes générations au folklore bressan avec un démarche modernisante en reprenant des thèmes bressans et en les arrangeant afin de les moderniser sans trop les dénaturer . Mais plus étonnant également, ce patrimoine fait vivre de nombreuses personnes de nos jours encore, des métiers qui ont traversé les âges et qui ne sont pas près de s'éteindre. On constate la place non négligeable qu'occupe la production des produits du terroir dans l'économie locale. En effet, la Bresse réputée pour ses volailles de qualité, seule volaille au monde à posséder l'Appellation d'Origine Contrôlée (A.O.C), possède aujourd'hui une dizaine d'éleveurs de volaille de Bresse, travail exigeant nécessitant le respect de nombreux critères d'élevage (des concours prestigieux comme les glorieuses sont organisés chaque année). Sur le marché, la volaille de Bresse jouie toujours d'un grand succès. Réputée aussi pour ses fromages, la Bresse a vu ouvrir en 1951 la beurrerie coopérative de Servas, qui depuis plus de cinquante ans produit le Bresse bleu, fromage réputé et apprécié dans tout le pays et même au-delà. La Bresse a su garder d'autres savoir-faire d'antan : c'est la cas, entre autres, de la faïence de Meillonnas. Le village de Meillonnas recelant d'importants gisement d'argile a développé une activité déjà très répandue à l'époque gallo-Romaine : la production de poteries culinaire. Gaspard-Constant Hugues de Marron, baron de Meillonnas avait permis au XVIIIème siècle la création d'une « manufacture de fayance ». Depuis 1967,on fait revivre cette tradition. Ces dernières années des potiers se sont installés dans le village et ses environs ces derniers perpétuent la tradition en produisant des pièces de leur création. Notons qu'une seule usine en Bresse et en Rhône-Alpes fait perdurer l'art de la terre cuite : « Ia tuilerie briqueterie bressane » à Pont-de-vaux dans l'Ain. Cette terre cuite est un mélange d'argiles prélevées sur deux sites, l'un à Saint-Étienne sur Reyssouze, l'autre à Saint-Trivier de Courtes, donnant vie à des tuiles, des briques et autres produits de terre cuite et apportant aux bâtiments une bonne isolation thermique. Il est une production plus prestigieuse encore, celle des émaux bressans : Ces derniers ont connu leur apogée ai XIIlème siècle mais étaient réputés depuis longtemps déjà. Dans le temps, les bressanes se paraient pour les grandes occasions de ces bijoux fait « d'or, d'émail et de patience »... Il en existe des classiques, des contemporains, toujours très appréciés de nos jours. Portés couramment jusqu'à la fin du XIXème siècle, les sabots bressans sont traditionnellement peints ou sculptés. Encore aujourd'hui, dans le village de Lescheroux, un ébéniste et un menuisier se sont associés pour créer : « les sabotiers bressans » où il est possible d'assister à la confection des sabots. S'il s'agit en partie de pièces de décoration, les sabots utilitaires représentent tout de même 40% des ventes de la boutique. Au XVIllème apparaissent les fameux meubles bressans, synonyme à l'époque d'une amélioration des conditions de vie. Aujourd'hui encore on en trouve dans toutes les vieilles fermes. Des ébénistes de talent comme les frères Rodet à Bény, fabriquant encore, avec les méthodes d'autrefois, des armoires et autres archebancs (sorte de banc-coffre réservé aux invités). Si de nombreuses fêtes ont aujourd'hui quasiment disparues, bon nombre subsistent encore, c'est la cas de la saint-Martin à Bourg-en-Bresse qui a lieu tous les ans début novembre avec ses nombreuses attractions et manèges. Elle reste une date importante. Elle n'est toutefois pas la seule : dans de nombreux village la vogue, elle aussi marquée par la présence des forains, reste toujours très attendue. Mais un des rassemblements les plus marquants reste le banquet des conscrits . Les conscrits des différentes classes défilent dans la rue puis se rendent au banquet. La fête se prolonge souvent le lendemain soir (en général le lundi, le banquet se tenant traditionnellement le dimanche) avec la distribution gratuite de crêpes confectionnés par les conscrits (cette soirée étant ouverte à tous). Quant aux fêtes religieuses, elles ont presque toutes disparues au cour du siècle dernier, victime des progrès agricoles. En effet on se souvient de l'intérêt qu'elles portaient aux yeux de la population rurale d'autrefois. Il en est quelques une qui subsistent toujours aujourd'hui comme la fête de la Saint-Vincent à Bény et la communion solennelle qui reste d'actualité, dans les familles pratiquantes (très peu nombreuses aujourd'hui) mais cette dernière n'est pas spécifique à la Bresse. Même si le patois est peu parler aujourd'hui, comme nous l'avons vu précédemment, il n'en reste pas moins très présent dans le vocabulaire utilisé de nos jours. En effet, on retrouve de nombreux mots issu du patois qui sont présents dans le langage moderne. Enfin, au niveau touristique, la culture bressane (et non pas la Bresse elle-même!) ne représente que peu d'intérêt pour les touristes de l'extérieur. Il existe toutefois différents sites où il est possible de découvrir les moeurs d'autrefois, le domaine des Planons à Saint ­Cyr-sur-Menthon en a fait sa spécialité ; véritable ferme-musée, tout y a été conservé comme dans une exploitation bressane du XIXème siècle. A Saint-Etienne du bois à la maison des pays de l'Ain, on y trouve le même genre de musée. Tous les premiers mardi d'août se déroule à Coligny la foire à l'ancienne. C'est l'occasion de découvrir les métiers d'antan et d'admirer les différents costumes traditionnels. Nous pouvons donc conclure que la culture bressane est riche, qu'elle s'est construite sur des bases anciennes et qu'elle n'a cessé de s'enrichir au fil des siècles. Mais les récents et fulgurants progrès ainsi que les différents évènements politiques et militaires du siècle dernier ont fini par avoir raison de cette culture, comme bon nombres d'autres sous-culture en France, mais aussi dans le monde entier. En effet il est difficile de trouver de nos jours quelques traces des mode de vie encore en vigueur au début du XXème siècle , les fêtes religieuses autrefois considérées comme vitales ont aujourd'hui disparu, les fermes familiales de subsistances se sont éteintes au profit de véritables entreprises agricoles, les longues veillées d'hiver où l'on se retrouvait entre voisins, jeunes et anciens, pour danser et chanter n'existent plus ; entraînant ainsi la disparition d'un folklore pourtant riche. Et c'est l'essence même de cette culture : sa langue qui disparaît aujourd'hui avec ses derniers patoisants. Toutefois si les modes de vie d'époque ont aujourd'hui disparus, la culture bressane ne s'est pas totalement éteinte ; de nombreuses associations ont vu le jour depuis plusieurs décennies déjà. Des personnes se regroupant pour faire perdurer et parfois même faire revivre différents aspects de leur culture. Beaucoup de groupes folkloriques ou patoisants existent aujourd'hui aux quatre coins de la Bresse. Les quelques fermes-musées sont là pour que ne soient pas oubliés les modes de vie, les habitations et les méthodes de travail d'autrefois. Enfin, il est des produits du terroir fabriqués depuis des centaines d'années et dont la production, aujourd'hui encore, fait vivre des milliers de personnes. Tous ces facteurs nous rappellent que malgré tout, un héritage a été laissé aux bressans d'aujourd'hui et pourra perdurer des années encore grâce aux hommes et aux femmes qui resteront attaché à ce passé.
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