Le folklore au sens strict du mot, doit tout, en Bresse à celui qui consacra sa vie à le rechercher, le conserver, le faire vivre : Prosper Convert qui en 1898 avait publié un « recueil de chansons en patois de la Bresse », et écrivait en 1923 la véritable bible du folklore bressan « les Ebaudes bressanes, reconstitution scénique des mœurs et des coutumes de la Bresse bressane au milieu du même siècle » (cf:
un conte écrit en son honneur à sa mort). Les thèmes populaires viennent de la vie quotidienne, en Bresse comme dans toutes les régions de France. Seules quelques références géographiques bien précises ajoutées à la saveur des patois locaux personnalisent les œuvres du folklore : le laboureur y expose ses sentiments partagés, tantôt du bonheur, tantôt de la peine. Quelques pièces cultivent le patriotisme comme la « chanson de biron » et « les autrichiens de Viriat », ce qui montre la vigilance de la mémoire collective à l'égard de la conquête de 1600 ou de la terrible occupation de 1815. Airs chantés et airs dansés faisaient partie intégrante du quotidien ; Ils pouvaient être accompagnés ou non par des instruments comme la vielle, la clarinette, la musette... Ils étaient l'expression de sentiments et permettaient de libérer l'enthousiasme et la joie de vivre à grand renfort de cris et de claquements de sabots : branles, valses ou polkas se meurent quand éclatent les premières notes du « chibreli ». Toutes les fêtes servaient de réjouissances populaires : fête de la terre, « revole » des foins et des moissons, fête des vendanges, fête des conscrits... La plupart sont dérivées des fêtes religieuses ; on retrouve même sous les saints patronages le souvenir de coutumes païennes antiques.
Folklore et traditions
Série de photos des Ebaudis en anciens costumes:
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Plan du site Parmi les fêtes profanes, il y avait les falyeux : cette coutume avait lieu le premier dimanche de carême. Elle consistait à faire un grand feu à la veillée, en plein air. « Carmètrè », personnage légendaire devait être brûlé ce soir là, afin que soient détruits ces pouvoirs néfastes. Chaque année avaient lieu les vogues, leurs attractions et leurs repas, comme celle de Saint-Etienne du Bois ou de Viriat. La revole était une fête que l'on célébrait à la fin des Moissons pour manifester le soulagement, la joie de moissons réussies. Et enfin, la grande fête « nationale » de la Bresse était la saint Martin immortalisée par son hymne, point morte encore, jour où tout finit et tout recommence dans la Bresse profonde : les baux ruraux, les contrats de louage des valets ont leur terme au 11 novembre il y a quelque nostalgie à tourner une page de la vie : les fermes changent alors d'occupants, les valets ou simplement les jeunes mis « en condition » se préparent à entrer chez leur nouveau maître ; mais en attendant, tous les domestiques, argent en poche, se retrouvaient le 12 à la grande fête foraine de la saint Martin à Bourg. Les conscrits : Le service militaire obligatoire, très mal accepté en Bresse lors de son instauration sous la révolution. Il a fini par être accepté comme un élément normal de la vie et a constitué une occasion de joyeuses manifestations, permettant une fois de plus de rompre la monotonie de la vie rurale de cette époque. Cette fête réunissait les jeunes appelés avant leur départ pour l'armée. Aujourd'hui, garçons et filles se réunissent a l'occasion de leur vingtième anniversaire afin de distribuer des cocardes et ainsi récolter une somme destinée à financer leur banquet, ce jour là les conscrits défilent par classes (10, 20, 30 ans...). Dans la première moitié du XXème siècle, les fêtes religieuses étaient encore nombreuses et outre leur caractère spirituel, elles étaient considérées comme des éléments de vie. Aussi, les rites ancestraux étaient-ils bien observés. Parmi les principales fêtes religieuses, il y avait les rogations : fêtes instituée au Moyen-âge à la suite de mauvaises récoltes. Trois jours avant l'ascension, le prêtre, accompagné d'un enfant de cœur, allait bénir les croix des hameaux bien fleuries pour la circonstance. La fête Dieu, en juin, il y avait une grande procession qui s'arrêtait aux reposoirs (échafaudage garnie de fleurs) où les enfants, en tête du cortège jetaient des pétales de fleurs. Cette fête rassemblait beaucoup de monde. Le 15 août, fête de l'Assomption : il y avait aussi une procession à la statue de la sainte vierge au cours des vêpres mais moins fréquentée que celle de la fête Dieu. La Communion solennelle : elle avait lieu en avril-mai, pour les garçons à douze ans et les filles à onze ans. Les Croix des Rogations : elles constituaient un « élément de vie » des campagnes bressanes, les Rogations sont des exercices de piété institués par l'Église au Moyen-âge à la suite d'années calamiteuses pour les récoltes. A cette époque, les famines étaient fréquentes, les rendements médiocres et la population vivait dans la peur de mauvaises récoltes. Par la suite, la tradition s'est poursuivie et, chaque année, il y avait des journées de prières où Dieu était sollicité pour que les récoltes soient fructueuses. En Bresse, les croix des rogations, confectionnées, bénies, distribuées dans la ferme et dans chaque parcelle de culture comme signes de préservation des calamités, constituaient des signes sensibles de cette manifestation religieuse. Voici d'autres fêtes qui marquaient la société d'autrefois : la fête de la Saint-Vincent, Saint Vincent étant le patron des vignerons mais aussi celui des laboureurs. C'est la fête patronale de Bény. On compte aussi parmi ces fêtes la fête des rats (le 29 décembre) : ce jour était célébré pour se mettre à l'abri des dégâts des rongeurs pour toute l'année, la fête des bêtes : pour la Saint-Sylvestre (dernier jour de l'année), on se mettait sous la protection du saint en vue de conjurer tous les maux qui pourraient arriver au bétail. Il y a aussi la fête de la conversion de saint Paul ou encore une coutume : le vendredi saint, on devait ne pas atteler ce jour. De nombreux rites superstitieux se greffaient là-dessus : « Donner à manger au bétail en revenant de la messe de minuit l'empêche de faire des dégâts dans les champs ». « Filer entre le jour de l'an et les Rois feront partir les abeilles » « Si vous faites du pain pendant les Rogations, votre pain moisira toute l'année » « Pour porter ses puces chez quelqu'un il faut balayer sa maison et les chambres le matin du mercredi des Cendres et porter les balayures à la porte de celui à qui on veut donner ses puces » Notons que chaque métier avait son patron, les cordonniers : Saint Crépin, les charpentiers : Saint Joseph ou encore Saint Barthélemy, patron des bouchers... Le répertoire des histoires et des légendes est vaste, fait d'interminables variations autour de thèmes biens connus : ce sont d'abord des polissonneries des valets et des servantes, où les maîtres et maîtresses de maison ne sont ni épargnés, ni totalement innocents ; puis les récits « héroïques », le geste des forts à bras, des costauds et autres coqs de village qui s'affrontent en des défis et combats épiques ou par le biais d'aventures et d'exploits amoureux ; ensuite, les contes fantastiques qui peuvent se rattacher à une sorte de mythologie primitive : loups-garous, dames blanches, la vouivre –oiseau ou serpent ailé (?) – qui portait au front un diamant et qui ne le quittait que pour aller boire ; enfin, ce qu'il est convenu d'appeler les histoires de la Bouchardière
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