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Mais que nous reste-il de cette culture..?
La culture bressane: une culture qui tend à disparaître?
En quoi cette culture tend à disparaître...
En effet, on peut affirmer que cette culture risque de disparaître... Ce que les Bressans ont vécu n'est pas très loin, et encore aujourd'hui certains d'entre eux tentent de nous transmettre leur passé mais malheureusement la chaîne de transmission du savoir n'existe plus guère entre jeunes et personnes âgées : ce passé risque donc de devenir étranger et tout simplement ignoré des futures générations. Effectivement, le XXème siècle a été un siècle sans précédent au niveau du développement des sociétés occidentales et au niveau technologique. Les deux dernières industrialisations, et les progrès dans le domaine des communications (chemin de fer, automobile) ont permis de rompre l'isolement des agriculteurs. De même, les rendements ont pu être augmentés grâce à la l'utilisation de nouvelles pratiques culturales. Ainsi, le mode de vie du paysan d'autrefois, c'est-à-dire l'essence même de la culture bressane, risque d'être oubliée. Tout d'abord, il faut savoir que la Bresse est restée très rurale jusque dans les années 1930-1940 période durant laquelle la France a vu son taux d'urbanisation dépasser les 50%. En effet, les bressans habitant plus à la campagne, ils vivaient, pour la plupart de la terre. La grande majorité des exploitations agricoles de l'époque étaient constituées de fermes aux structures familiales localisées sur des petites surfaces. La ferme permettait donc à la famille de subsister a ses besoins : la famille a ici sa fonction économique, elle va consommer son auto-production. Aujourd'hui, notre société est plus urbanisée, la population agricole est passée de 40% de la population active de notre pays en 1940 à 3% en 2000. La généralisation des techniques agricoles (à partir de 1950 en Bresse) a favorisé une prodigieuse augmentation des rendements, on est passé de la ferme familiale de subsistance (simple paysan) à « l'entreprise agricole » exigeante en technique et en capitaux (entrepreneur). A l'époque, ces métiers demandaient beaucoup plus de travail (les moyens n'étant pas les mêmes qu'actuellement), de plus leur survie en dépendait. Le marché était local, puis quelques temps plus tard (grâce notamment aux progrès dans le domaine des moyens de transport et de communications), régional. Le marché est aujourd'hui mondialisé. Il y a donc la rencontre de nombreuses cultures ce qui provoquera l'extinction des sous-cultures (culture d'un groupe social en particulier. C'est un ensemble de personnes qui possèdent des valeurs, des normes et des pratiques culturelles spécifiques et différentes des autres groupes) à long terme. Un phénomène d'acculturation dans le cas de la Bresse (processus qui se produit lorsque deux cultures se trouvent durablement en contact et réagissent l'une sur l'autre) se produit : la culture bressane ne fait pas « le poids » face à la culture nationale française, de ce fait elle est en train de sombrer petit à petit. Cette acculturation peut s'expliquer par plusieurs phénomènes : le développement des transports, l'exode rural (la terre perdant de sa valeur les petits paysans partaient chercher du travail à la ville), le service militaire (permettant le brassage des classes sociales et donc le mélange de différentes sous-cultures) et l'école (où le français était imposé, ce qui posait souvent des problèmes, certains enfants n'étant que patoisant). Avant ces changements, la culture nationale française n'avait que peu, voir pas d'influence sur une région isolée comme la Bresse. On comprend donc pourquoi un esprit de solidarité et d'entraide existait alors. Solidarité toutefois occasionnelle qui allait dans l'intérêt de tous. Par exemple, les agriculteurs voisins s'entraidaient pour les moissons, l'unique moissonneuse des environs était donc prêtée aux voisins qui n'en avaient pas. En remerciement des repas étaient organisés. Aujourd'hui, notre société moins rurale qu'autrefois revêt un caractère plus individualiste (lorsque l'individu prime sur la société, c'est à dire, passe avant cette dernière). En effet, on assiste à une « marchandisation » (selon la vision libérale du marché, la plupart des choses sont soumises au lois du marché) de bons nombres de services autrefois gratuits (garde d'enfants, tâches domestiques, et soins aux personnes âgées...). On constate donc que certaines relations familiales ont changé. Autrefois c'était la famille indivise qui prévalait : plusieurs générations (deux ou trois) vivaient sous le même toit et on prenait grand soin des «anciens»... À présent la famille indivise n'est plus d'actualité, elle a laissé place à la famille composée seulement des deux parents (père et mère) et des enfants : la famille nucléaire (ou famille conjugale). Les personnes âgées sont-quant à elles souvent délaissées dans une maison retraite. On remarque aussi que certains événements de la vie comme le mariage par exemple ne reflète plus les mêmes valeurs qu'autrefois au-delà des barrières d'antan comme les classes sociales ou encore le problème de religions. De même les cérémonies de mariages religieuses (à l'église) se font beaucoup moins nombreuses qu'avant. A l'heure actuelle, l'accouchement se fait à l'hôpital, dans une maternité, mais cela était considéré autrefois comme une déchéance (voir onglet Evénements de la vie) : la naissance devait avoir lieu à la maison... Le décès n'échappe pas non plus à cette logique. En effet, de nos jours beaucoup de personnes âgées meurent dans des organismes spécialisés (hôpitaux, maisons de retraites...) mais à l'époque c'était considéré comme dégradant, humiliant de mourir dans ces lieux... Ces changements ont eu lieu sur les cinquante dernières années et nous montrent que la famille n'est plus autant sacrée, respectée qu'auparavant... L'habitat, et plus particulièrement la manière de le construire et l'esthétisme qui en a fait sa renommée, n'est plus vraiment respectée aujourd'hui... Effectivement, on compte peu, à ce jour, de fermes bressanes ayant gardé un minimum de son passé et encore moins de fermes typiques (avec la cheminé sarrasine, les soutes...). Il suffit de regarder un tant soit peu les campagnes aux alentours, pour se convaincre que peu de propriétaires ont pris soin de perpétuer cet art ancestral. Jadis, la maison bressane traditionnelle associait deux éléments : une carcasse de bois et un remplissage. Aujourd'hui, quasiment toutes les habitations se construisent selon des normes précises. On utilise des matériaux modernes (béton, acier...) plus résistants et plus fiables. Ainsi, au cours du XXème siècle, s'est perdue ce savoir-faire qui a perduré des siècles durant. La vie à la campagne d'autrefois était régie par la religion, il suffit de constater le grand nombre de fêtes religieuses qui marquait le calendrier en Bresse. Avec l'avènement du Front populaire et des idées socialistes en 1936, on assiste dès lors à un changement de mentalités ressentit jusque dans les campagnes et qui va créer des divisions : certaines personnes, plus conservatrices, attachées à la religion et d'autres désireuses de voir la société évoluée dans un sens plus libéral. En effet, un phénomène de déchristianisation se développe et bouleverse ainsi les traditions et fêtes religieuses qui, dès lors, vont commencer à disparaître... Enfin, La langue bressane, le patois, voit également sa fin se rapprocher : elle n'est plus parler que par une poignée de personnes âgées et par quelques sexagénaires. Pourtant elle n'est pas si loin l'époque où les familles communiquaient à l'aide du patois local... D'ailleurs déjà Horace, un siècle avant Jésus-Christ, écrivait : « les mots ne conservent pas un éclat et un crédit éternels. Beaucoup renaîtront, qui ont aujourd'hui disparu, beaucoup tomberont, qui sont actuellement en honneur, si le veut l'usage ce maître absolu, légitime, régulier de la langue ». La modernité et le brassage des populations sont les causes de cette progressive disparition : le patois ne correspond plus à l'organisation des pensées d'aujourd'hui et ne bénéficie pas, du fait de sa diversité, de règles écrites unifiées permettant son apprentissage. C'est pour cela que le patois bressan, malheureusement, ne devrait pas survivre au-delà du XXIème siècle.
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